De la naissance à la fin de l’adolescence, votre enfant vivra plusieurs périodes de croissance intense qui détermineront sa taille à l’âge adulte. Quel est le rôle du sommeil ou de l’alimentation ? Que faire en cas de douleurs ? Comment éviter les troubles de posture les plus fréquents ? Voici quelques conseils qui vous aideront à le soutenir pendant cette période bien particulière. 
En matière de croissance, il y a quatre grandes périodes à surveiller, explique le docteur Olivier Puel, membre de l’Association française des pédiatres endocrinologues libéraux (Afpel)*.
La première, c’est la période anténatale, parce que l’on sait qu’un retard de croissance intra-utérin peut entraîner une petite taille à l’âge adulte. Vient ensuite la période du premier âge, de la naissance jusqu’à 3 ans, puis l’enfance et, enfin, la puberté. »
C’est pendant les trois premières années de vie que la croissance est la plus rapide : l’enfant gagne en moyenne 25 centimètres de 0 à 1 an, puis 12 centimètres au cours de la deuxième année et 6 à 8 centimètres pendant la troisième. Lors de cette période, la seule façon de bien suivre la croissance de votre enfant consiste à renseigner les courbes de croissance de son carnet de santé. Elles permettent de vérifier que le bébé grandit normalement et qu’il est en bonne voie d’atteindre sa taille cible, c’est-à-dire la taille génétique calculée à partir de celle de ses parents. On conseille donc de mesurer (et de peser) son enfant tous les trois mois jusqu’à 1 an, puis tous les six mois jusqu’à 4 ans.
Ensuite, le rythme décélère, avec un gain de taille d’environ 5 à 6 centimètres par an jusqu’à la puberté. Pendant cette période, une mesure annuelle suffit.

Un dernier pic à la puberté

Le dernier pic de croissance intervient donc à la puberté. Chez les filles, il a lieu en moyenne vers 10-11 ans et se poursuit jusqu’aux premières règles, puis la croissance ralentit, avant de s’arrêter définitivement vers 15-16 ans. Chez les garçons, le pic arrive un peu plus tard, vers 12-13 ans, et se poursuit jusqu’à la maturation sexuelle, autour de 16-17 ans. A noter que, dans les cas de puberté précoce, les enfants grandissent plus tôt, mais arrêtent aussi leur croissance avant les autres, avec finalement un risque de petite taille définitive.
« Plusieurs éléments jouent plus ou moins directement sur la croissance, ajoute le docteur Puel.
Tout d’abord, la génétique et la production d’hormones [de croissance, thyroïdiennes ou sexuelles, NDLR], mais aussi les facteurs psychoaffectifs ou encore la nutrition. » Pour une croissance harmonieuse, l’alimentation doit être équilibrée, riche en calories et en protéines, l’idée étant d’éviter les carences en nutriments essentiels. « Le fonctionnement viscéral doit en outre être normal. Si l’enfant est atteint d’insuffisance rénale, s’il souffre de la maladie cœliaque ou de la maladie de Crohn, c’est-à-dire de pathologies qui influent sur l’absorption des nutriments, cela peut aussi avoir des conséquences. »
En ce qui concerne le sommeil, si l’hormone de croissance est essentiellement sécrétée pendant que l’enfant dort, « la littérature n’a pas décrit d’anomalie de taille chez ceux qui dorment mal ou qui ne font pas correctement leurs nuits », constate le docteur Puel.

Masser et rassurer

Chez un enfant en pleine croissance, les tendons sont sous-tension, les os grandissent, le corps « tire », et cela peut entraîner des douleurs qui se localisent essentiellement au niveau des mollets, des tibias ou des cuisses. Il faut alors vérifier que ces douleurs ne se situent pas toujours au même endroit, pour être sûr qu’elles ne cachent pas de pathologie. En cas de doute, n’hésitez pas à consulter. Afin de soulager les douleurs de croissance, on conseille de masser l’enfant et de le rassurer. S’il a vraiment très mal, vous pouvez lui donner un peu de paracétamol.
Enfin, pour contrecarrer les troubles de posture les plus courants, pensez à contrôler la position des pieds (ils ne doivent être ni plats, ni creux, ni rentrés vers l’intérieur ou trop dirigés vers l’extérieur), l’égalité de longueur des membres et l’absence de scoliose. « Tout cela se vérifie chez le médecin, mais les parents doivent aussi être vigilants et regarder si l’enfant se tient correctement, avec un dos bien droit », conclut le docteur Puel. Cela permettra de prévenir les mauvais positionnements et d’éviter qu’ils ne s’installent dans le temps.

 

* Association liée l’Association française de pédiatrie ambulatoire (Afpa).

Aliisa Waltari
France Mutualité, numéro 570 – Mars 2017.
Rubrique Bien-être Psycho.